Article mis à jour le 27/05/2014
Fin mars 2014, un groupe de travail composé d’experts, de médecins et de psychologues est réuni par le ministère du travail. Sa mission ? « Clarifier ce que recouvre le burn-out, pour mieux le prévenir ». Il n’est cependant pas question de traiter des questions de reconnaissance et de réparation. En ce sens, peut-on tout de même considérer le burn-out comme une maladie professionnelle ?
Le burn-out, c’est quoi ?
Le burn-out résulte de l’entremêlement de trois dimensions.
Tout d’abord l’épuisement émotionnel, qui est le trait central du burn-out. C’en est une condition nécessaire mais non suffisante.
Ensuite la dépersonnalisation de la relation, qui est notamment caractérisée par un manque d’intérêt pour le travail et une attitude interpersonnelle négative. C’est une stratégie de faire face à l’épuisement émotionnel.
Enfin, l’accomplissement personnel réduit qui s’accompagne d’un sentiment de déclin des compétences. Le professionnel s’évalue négativement, son estime de soi baisse, tout comme son sentiment d’auto-efficacité. La chute du sentiment d’accomplissement entraîne la montée de l’épuisement et la perte de l’intérêt pour autrui.
Le burn-out peut donc être défini comme un syndrome d’épuisement émotionnel, de dépersonnalisation et de baisse de l’accomplissement personnel qui apparaît chez les individus impliqués professionnellement auprès d’autrui.
Le burn-out présente ces caractéristiques :
- la prédominance de symptômes disphoriques tels que l’épuisement mental ou émotionnel.
- La présence combinée de symptômes mentaux et comportementaux liés au travail, et apparaissant chez une personne dénuée de pathologie mentale antérieure.
- Enfin, la baisse des performances et de l’efficacité au travail, attribuée aux attitudes et comportements négatifs.
Le burn-out, ça concerne qui ?
Une étude a évalué à trois millions le nombre d’actifs qui présenteraient un risque élevé de développer un burn-out en France. Toutes les catégories professionnelles sont concernées, mais le risque est particulièrement élevé chez les agriculteurs, les artisans, les commerçants, les chefs d’entreprise et les cadres.
Selon cette même étude, les femmes sont généralement plus susceptibles de développer ce syndrome que les hommes.
Les quinquagénaires sont en outre plus exposés au burn-out que les trentenaires.
Et vous, pensez-vous risquer de souffrir de burn-out ?
Pour le savoir, faites le test !
La thèse socio-cognitive propose une continuité entre l’engagement au travail et le burn-out, qui se situeraient aux deux pôles d’un continuum. Le burn-out apparaîtrait effectivement en cas de discordance perçue entre un individu et son environnement professionnel.
On dénombre d’ailleurs six critères d’évaluation du rapport entre une personne et son travail :
- les sentiments de justice,
- le sentiment d’appartenance au collectif,
- le contrôle sur son travail,
- le niveau de récompense,
- la congruence entre ses propres valeurs et celles de l’organisation,
- et enfin, la charge de travail imposée au salarié.
Le sur-engagement au travail est ainsi le point commun à toutes les personnes qui développent un burn-out. Toutefois, avant le sur-engagement, il y a l’engagement. L’individu victime de burn-out apprécie donc son travail et lui accorde une place très importante dans sa vie. Les actifs les plus touchés sont même souvent les meilleurs éléments d’une société. C’est la chronicité des épisodes de détresse qui va pousser le salarié à entrer dans le cercle vicieux du burn-out.
Aujourd’hui, les individus victimes de burn-out réclament à l’unisson que ce syndrome soit reconnu comme une maladie professionnelle par la sécurité sociale. Malheureusement, ils ne sont qu’une minorité à obtenir cette reconnaissance. Pour cela il faut en effet qu’un lien direct avec le travail soit mis en évidence, mais la tâche est plus ardue qu’elle n’y paraît…
Pour en savoir plus :
- Burn-out : « Les mutations au travail n’ont pas été encadrées au niveau politique ».
- Le burn-out pris au sérieux par le gouvernement.
- Quel est le profil des personnes exposées au burn-out ?
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Aurore LEMONNIER
Chargée de communication et marketing (stagiaire) chez SpotPink. Je suis actuellement en Master 1 de Psychologie, Environnement et Menaces Sociales à l’université Paris Descartes. Véritablement attirée par le domaine de la communication, je m’intéresse plus particulièrement à ses applications en psychologie. Je suis passionnée de théâtre et de littérature. En quête perpétuelle de nouvelles expériences, j’aime voyager à travers le monde. Vous pouvez me suivre sur mon compte Twitter : @AuroreLemonnier