Article mis à jour le 17/05/2016
Le mot « stress » est apparu il y a une quarantaine d’années dans les travaux de Selye. (Source 2) Aujourd’hui ce mot est entré dans le langage courant, et il est considéré comme un problème susceptible d’affecter tant les travailleurs que les autres. (Source 7)
En effet, le stress est un état de tension qui touche 1 personne sur 4 (Enquête ANACT/CSA) et qui concerne plus particulièrement les femmes (37% contre 24% des hommes). (Source 9)
Qu’est-ce que le stress ?
« A particular relationship between the person and the environment that is appraised by the person as exceeding his or her resources and endangering his or her well-being » (Lazarus et Folkman). (Source 8)
Il existe 2 types de stress :
- Le bon stress : correspond à « une adaptation satisfaisante à une difficulté dans un délai raisonnable »
- Le mauvais stress (ou stress pathologique) : « quand des désordres psychologiques ou physiologiques apparaissent et marquent un trouble d’adaptation. » (Source 2)
Le stress pathologique se décompose en 3 phases :
- La « phase d’alarme » : correspond au temps de préparation, à la mobilisation des ressources pour faire face au stress.
- La « phase de réaction » : utilisation des ressources mobilisées par l’individu.
- La « phase d’épuisement » : apparition de différents troubles somatiques.
Le stress survient quand les ressources de la personne ne sont plus suffisantes pour répondre aux exigences de la situation. (Source 2)
Le stress au travail :
« On peut définir le stress au travail comme les réactions physiques et émotionnelles négatives qui se produisent lorsque les exigences au travail ne concordent pas avec les capacités, les moyens ou les besoins du travailleur. Ce stress peut se traduire par des problèmes de santé, voire des accidents » selon le National Institute for Occupational Safety and Health (« Institut national pour la sécurité et la santé au travail ») (Source 3)
Les causes du stress au travail :
D’après l’OMS, il y a : (Source 2)
Les conséquences (Sources 1 et 2) :
- Individuelles :
- anxiété,
- dépression,
- diminution de la tolérance à la frustration,
- troubles alimentaires et troubles du sommeil,
- agressivité,
- burn-out,
- suicide,
- addiction (tabac, alcool, drogues, etc.).
- Relationnelles :
- hostilité,
- diminution de comportements altruistes,
- repli sur soi / diminution des activités sociales,
- problèmes de communication. (Source 8)
- Organisationnelles :
- absentéisme,
- perte de motivation,
- difficultés à la prise de décision,
- augmentation des accidents au travail,
- atteinte aux performances et à la productivité.
Prévenir le stress (actions individuelles et collectives) :
Il existe 3 types de prévention dans l’entreprise :
- Primaire : Analyser les sources du stress
Ici, il est question d’agir en amont sur l’organisation du travail, les styles managériaux et les conditions de travail. La prévention primaire consiste à éviter l’apparition de situations à risque. (Source 7)
Pourquoi l’individu est-il stressé ? La fragilité de l’individu est-elle en cause ? L’individu est-il le seul dans son entourage professionnel à souffrir du stress ? Les conditions de travail sont-elles responsables ? - Secondaire : La prévention secondaire vise à sensibiliser les individus sur le stress, à leur apprendre à le gérer. Ici, on intervient pour « modifier les réactions individuelles à l’exposition à des facteurs de stress ».
- Tertiaire : L’intervention s’effectue une fois que le risque est apparu et que les individus sont touchés. La prévention tertiaire est une démarche curative – plutôt que préventive. Il s’agit d’aider les individus à se « réparer ». Pour cela, des programmes d’assistance collective au personnel peuvent être mis en place (cellule de soutien psychologique après une agression violente sur le lieu de travail ou encore services d’un psychologue) (Source 2 et 6)
Plusieurs conditions sont nécessaires pour la réussite d’un projet de prévention (Source 2) :
- Les acteurs de l’entreprise doivent accepter de remettre en cause leurs modes d’organisation quand ils sont en cause.
- Toutes les parties doivent être impliquées dans la démarche de prévention.
- Le projet de prévention pourra être proposé par la hiérarchie, mais également par les collaborateurs.
Le déroulement d’une action de prévention (selon l’OMS) (Source 2) :
Les entreprises peuvent faire appel à des professionnels de la santé, ainsi qu’à des cabinets experts en prévention des risques psychosociaux.
La démarche de prévention collective pourra suivre le schéma suivant (Source 5) :
Il est important d’agir au niveau collectif, mais également au niveau individuel.
Comment diminuer le stress au niveau individuel (Source 2) ?
- Changer sa perception des évènements stressants :
La perception que l’on a d’une situation stressante conduit à davantage de problèmes de santé que la gravité objective du stresseur. C’est donc en donnant une signification à un évènement qu’on s’expose au stress. Dans une situation donnée certains individus sont optimistes, d’autres pessimistes pourtant ils vivent le même évènement, seule leur perception du stress diffère.
- Augmenter son sentiment de contrôle :
Chaque individu évalue ses capacités à faire face à une situation donnée (contrôle perçu). Cette évaluation va jouer sur le niveau de stress de l’individu. En effet, plus l’individu aura un sentiment de contrôle sur la situation, plus son stress diminuera. Dans un contexte professionnel, un individu ayant un fort sentiment de contrôle s’estimera plus satisfait au travail qu’un individu ayant un faible sentiment contrôle (un faible sentiment de contrôle pourra augmenter l’absentéisme ou encore le turnover).
- Accroître le soutien social :
Un individu ayant un important soutien social percevra une situation stressante comme moins menaçante qu’un individu en ayant peu. Dans le cadre professionnel, un soutien de la part de ses collègues ou encore de sa hiérarchie pourra être bénéfique pour le collaborateur.
Il existe 3 formes de soutien social au travail :
- le soutien matériel : obtenir de l’aide dans une activité,
- le soutien informationnel : donner des conseils,
- le soutien émotionnel : valoriser, augmenter l’estime professionnelle.
- Utiliser des stratégies de coping adaptées : (coping = « l’ensemble des processus qu’un individu interpose entre lui et l’évènement pour maîtriser, tolérer ou diminuer l’impact de celui-ci sur son bien-être physique et psychologique »).
Il existe 2 types de stratégies de coping :- le coping centré sur le problème : correspond à toutes les tentatives de contrôle ou de modification de la situation (ce type de stratégie agit indirectement sur les émotions liées à la situation) ;
- le coping centré sur les émotions : correspond aux tentatives de contrôle ou de modification des émotions provoquées par la situation (ce type de stratégie ne cherche pas de solution au problème, c’est une stratégie d’évitement).
Afin de diminuer son stress, il faudrait privilégier l’utilisation d’un coping centré sur le problème (pour obtenir des résultats sur le long terme), et l’utilisation d’un coping centré sur les émotions lorsqu’une situation est incontrôlable.
D’autres méthodes…
Il existe d’autres méthodes pour agir sur son stress :
- la relaxation,
- les techniques d’exposition : elles consistent à exposer les personnes à l’objet de leur peur (en imagination dans un premier temps). Ces méthodes ont pour objectifs la disparition d’émotions désagréables, ainsi que la suppression des conduites d’évitement.
- La désensibilisation systémique : cette technique se déroule en 4 étapes :
- 1ère étape : l’individu liste les situations qu’il estime stressantes.
- 2ème étape : on apprend la relaxation à l’individu.
- 3ème étape : on demande à l’individu de s’imaginer la situation stressante, et on associe cette dernière à la relaxation.
- 4ème étape : on confronte l’individu à la situation stressante in vivo au travers d’exercices entre chaque séance de psychothérapie.
- L’affirmation de soi : l’affirmation de soi permet à l’individu ayant des difficultés à maîtriser ses émotions, de retrouver le contrôle et de faciliter la communication avec autrui.
- Les techniques cognitives : ces techniques ont pour but de faire changer les croyances et la façon de penser des individus.
Conclusion :
Le stress dépend d’une transaction entre l’individu et son environnement. Le modèle de Lazarus et Folkman illustre cette transaction.
Face à une situation de travail, l’individu va dans un premier temps évaluer la situation de façon primaire (enjeu, stress perçu), puis de façon secondaire (ressources disponibles, contrôle perçu). Suite à cela, il développera des stratégies d’adaptation (centrées sur le problème ou sur l’émotion). Les conséquences varieront en fonction du choix des stratégies d’adaptation. (Source 4)
Dans le cas d’un choix inadapté à la situation, les conséquences pourront être néfastes pour l’individu, ses relations, mais également pour son organisation.
En 2007, selon l’INRS le coût du stress professionnel en France est de 2 à 3 milliards d’euros. C’est une estimation à minima car le coût réel serait en réalité bien plus élevé. (Source 10)
En Europe il atteindrait les 20 milliards (Source 11). Au vu des nombreuses conséquences du stress, il est important d’agir, de mettre en place différents plans de prévention collectifs et individuels afin d’obtenir des résultats sur le long terme. (Source 2)
Sources :
- Stress au travail : effets sur la santé : http://ow.ly/4nvGKQ
- Grebot, E., (2008) Stress et burnout au travail : identifier, prévenir, guérir. Editions Eyrolles, 147-148
- Le stress au travail : facteurs de risques, évaluation et prévention : http://ow.ly/XdgY300gqGj
- Facteurs de stress et mécanismes psychologiques : http://ow.ly/GAgu300gqni
- Stress et risques psychosociaux : concepts et prévention http://ow.ly/TSzn300h83K
- Prévention primaire, secondaire, tertiaire: de quoi parle-t-on?: http://ow.ly/k89F300gqsv
- Le stress: causes et solutions: http://ow.ly/5F0j300gqr0
- The Handbook of Stress Science: Biology, Psychology, and Health : http://ow.ly/psM0300hzTj
- Réalité prévention : http://ow.ly/8AMy300gqxn
- Etudes et Chiffres-Clés : http://ow.ly/XwbH300gqvs
- Quelques chiffres sur le stress : http://ow.ly/uH6I300gqu7
Auteure de ce billet : Diana Todoroska
Stagiaire chargée de communication et marketing chez SpotPink pour une durée de 2 mois. Actuellement en Master 1 de Psychologie Sociale Appliquée à l’université Paris Ouest, je m’intéresse aux risques psychosociaux et plus particulièrement au stress au travail ainsi qu’au burn-out. Je suis passionnée de cinéma et de musique.