Article mis à jour le 14/06/2013
La France compte 3,2 millions de PME, représentant 99,9 % des entreprises, 14 millions de salariés et 52 % de l’emploi salarié. Le rôle des PME est donc déterminant dans la mise en place dans la société française du principe de diversité, d’égalité des chances et de lutte contre les discriminations. Or, la question de la « diversité » est très sensible du fait du contexte historique, politique et sociologique actuel de la France.
Cette étude, réalisée avec Opcalia, l’Institut des Sciences de la Diversité et la Chaire Management et Diversité de l’université Paris-Dauphine, a été réalisé auprès d’un échantillon de 11.687 entreprises dans les objectifs de :
- parvenir à une meilleure connaissance des images, représentations et perceptions que les acteurs des PME françaises associent à la notion de diversité,
- dégager les tendances dans les pratiques de la diversité et les situations liées à la discrimination,
- connaître leurs besoins,
- tirer des enseignements pratiques afin de proposer des recommandations dans les domaines liés au management de la diversité,
- dresser un état des lieux des pratiques réelles dans un contexte où la notion de « diversité », qui connait actuellement un effet de mode avec le risque de dévoyer son utilisation, crée parfois une confusion entre « diversité » et « minorité ».
Faits marquants :
- Certaines entreprises pratiquent une politique « diversité » sans s’en rendre compte et sans communiquer sur ce thème.
- Certains confondent encore « lutte contre la discrimination » et « management de la diversité ».
- Difficulté de recueillir et de diffuser des statistiques du fait de la grande confusion qui existe en France quant au caractère de la collecte et de la divulgation d’informations relatives aux origines ethniques dans les enquêtes ou les sondages.
- Les entreprises à taille humaine ne vivent pas la diversité à la même échelle que les groupes et les multinationales.
- La poursuite d’une politique de diversité est souvent motivée par l’expérience personnelle des dirigeants de l’entreprise ou de ses cadres.
- Cf. page 38 « Les 12 travaux de la diversité« .
Les 3 critères de discrimination les plus fréquemment observés :
1- l’âge
- 17,8 % des répondants déclarent avoir observé l’âge comme critère de discrimination.
- 11,8 % des répondants citent l’âge comme le critère de discrimination le plus fréquent.
2- l’apparence physique
- 18,3 % ont observé l’apparence physique comme critère de discrimination.
- 9,3 % des répondants placent l’apparence physique en tête des critères de discrimination.
3- le sexe
- 16,2 % désignent le genre (femme ou homme) comme critère de discrimination.
- 8,1 % le placent en tête des critères de discrimination dans les PME avec l’orientation sexuelle.
Qui discrimine ?
- Les situations de discrimination les plus fréquentes surviennent entre salariés (pour 30,6% des répondants).
- 28,5 % des répondants estiment que les situations de discrimination émanent de l’encadrement vis-à-vis des salariés.
- 21,5% considèrent que les situations de discrimination émanent de la clientèle.
Pas de discrimination ?
- 37,4 % des répondants indiquent n’avoir connu aucune situation de discrimination dans les TPE (moins de 10 salariés)
- Ils sont dans les PME :
- de 10 à 49 salariés : 34,3 %
- de plus de 50 salariés : 25,7 %
- à dire ne pas avoir connu de situation de discrimination
- Les discriminations sur le critère du sexe semblent largement plus fréquentes dans les grandes PME avec 11,9 % que dans les TPE avec 4,8 %.
- Les 4 critères de discrimination les plus fréquents dans les grandes PME que dans les TPE sont :
- l’appartenance vraie ou supposée à une ethnie (2,7 % dans le groupe 1-9, 5,5 % dans le groupe 10-49, et 7,9 % dans le groupe 50+),
- l’activité syndicale (2,7 %, 3,9 % et 7,9 %),
- le handicap (2,0 %, 2,8 % et 6,9 %),
- l’appartenance vraie ou supposée à une nation (0,7 %, 2,2 % et 3,0 %).
Téléchargez le dossier (.PDF « PME & diversité – représentations, perceptions et pratiques »).