Article mis à jour le 24/10/2015
Vous vous intéressez aux réseaux sociaux, vous venez de vous créer un compte LinkedIn, Viadéo ou même (car vous êtes un aventurier), Twitter!
Bien, après avoir demandé tous vos collègues, votre promo, vos amis d’enfance, votre famille (moi je trouve ça étrange mais bon, c’est votre choix) et votre voisine de palier, vous voilà bien entouré. Pour l’instant rien à dire, votre stratégie est normale, c’est un bon début.
En général c’est à ce stade là que ça dérape.
Et pourtant la tentation est grande, vous êtes commercial, ingénieur avant-vente, indépendant, marketeur, bref vous vous dites surement que vous pourriez utiliser les réseaux sociaux pour développer votre business. Je vous soupçonne même d’y avoir pensé en vous inscrivant, avouez le…
Sauf que pour l’instant vous vous rendez compte que vous allez avoir du mal à vendre une formation management à votre mère… Et pire! Que votre voisine se fiche éperdument de votre dernier logiciel de compta pourtant si innovant!
Alors il va falloir agrandir votre réseau, toucher des inconnus, des « profils » que vous aimeriez bien approcher.
Encore une fois la stratégie est bonne à ce stade, mais vous êtes à deux doigts de devenir un gros boulé 2.0… Attention!
Vous repérez un « profil », un responsable formation (mon exemple), super super super! Lui c’est votre cœur de cible! Ça doit l’intéresser votre super formation, votre dernier Serious Game ou je ne sais ce que vous avez à me vendre (on hallucine parfois).
Vous le demandez dans vos contacts. Il accepte – y a pas de raison! Trop bien! Un client potentiel gratos!
Vous le remerciez chaleureusement d’avoir accepté, vous vous présentez brièvement.
Et là vous faites l’erreur. Vous basculez du côté sombre du web.
Vous lui proposez de venir découvrir votre catalogue ou pire encore! Vous lui proposez de prendre rendez-vous.
Paf!
Ayé, vous êtes un gros relou des réseaux sociaux.
Bah, pourquoi?
C’est simple: Personne ne vient sur les réseaux sociaux pour acheter quoique ce soit.
Les utilisateurs viennent sur les réseaux sociaux pour, par ordre de maturité:
- Parce que ça existe et que tout le monde y est
- Pour se faire voir et espérer attirer un chasseur de tête (chimère pour l’instant)
- Recevoir des informations sur des sujets ciblés, faire de la veille, débattre.
- Partager, diffuser de l’information
- Pour faire parler de soi, de son entreprise, améliorer sa marque employeur
- Faire du community management (animateur de communauté)
Vous voyez, personne n’est intéressé par votre camelote, aussi super soit elle. Il y a d’ailleurs de fortes chances pour que vous ayez déjà spammé votre cible par mail par ailleurs. Ne continuez pas ici s’il vous plait.
Ben alors ça ne sert à rien les réseaux sociaux pour mon Business!
En fait si, énormément, mais il va falloir être plus finaud. Sur les réseaux sociaux, on ne chasse pas les clients, on les attire.
Comment?
C’est là qu’il faut se creuser un peu la tête. Comme nous l’avons vu, encore peu d’utilisateurs cherchent à recevoir de l’information, faire de la veille ou débattre (Utilisateurs type 3). C’est pourtant les seuls que vous êtes susceptibles d’attirer. Après il faut se creuser la tête pour savoir ce qui les intéressent, quels sont les sujets qui vont attirer leur attention, quel types d’informations ils recherchent.
Vous commencez à diffuser du contenu trié, choisi, de qualité, récent (oubliez les curateurs automatiques comme Scoop.it ou Paper.li, c’est de la triche – Ou alors ne le montrez pas 😉 ).
Vous pouvez produire vous-même du contenu, ce qui le rend plus riche mais demande clairement un effort (ce que je suis en train de faire, titre accrocheur toussa…) mais je suis sûr que vous avez des choses à dire. Allez-y mollo sur les partages, pas la peine d’inonder votre réseau. Encore une fois cherchez le qualitatif.
Alors seulement vous allez devenir un profil intéressant à suivre, alors seulement votre client va pouvoir jauger que vos produits sont peut-être pas si nazes que ça (oh oui, ne croyez pas qu’il n’en est pas convaincu). Ne vous attendez pas à avoir un retour sur le réseau en question, quoique cela arrive, mais plutôt lors de salons, de conférences ou à l’occasion d’un besoin naissant. Le « ah oui, c’est pas mal ce qu’ils font ceux-là, je les connais » vous tend les bras.
Mieux, vous allez pouvoir les inviter à des événements ciblés, pas pour leur vendre votre machin (arrêtez avec ça! ) mais pour leur permettre de se montrer, de rencontrer des pairs ou des contacts, de participer à des conférences prestigieuses ou juste échanger et partager sur les bonnes pratiques. Bref, ce que votre audience recherche.
Voilà, vous maîtrisez les réseaux sociaux! Bon, pas encore tout à fait mais surtout vous n’êtes plus… Un gros relou des réseaux sociaux!
R.O.I au rendez-vous? C’est un investissement en temps important bien sûr. A vous de voir. Cela dépend de votre domaine d’activité et de votre type de clientèle mais j’ai déjà de nombreux exemples de stratégies efficaces et rentables.
Remarques: Cet article se concentre sur les réseaux professionnels, essentiellement LinkedIn ou Viadéo. Tout cela reste valable sur Twitter évidement mais avec un risque de devenir un relou multiplié par 10. Je ne parle pas de FaceBook, dont la stratégie est totalement différente.
Cet article m’a été inspiré par un échange que j’ai eu récemment et dont je ne peux m’empêcher de vous restituer ma réponse, qui a du vexer le contact car il a effacé son message direct.
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Auteur de ce billet
Thomas LabregèreIngénieur de formation, Thomas Labregère a orienté sa carrière vers les métiers des ressources humaines, faisant le lien entre les évolutions technologiques et le besoin des DRH de s’adapter à un monde du travail en constante mutation.
Responsable RH durant 8 ans, spécialiste des thématiques de la formation, des compétences, du management des talents et de la conduite du changement, il accompagne aujourd’hui les entreprises dans leurs mutations numériques et conseille les éditeurs de logiciels RH sur les contraintes et les attentes de leurs clients.
Curieux de tout, Geek de la première heure, passionné de technologies web, il aime unifier toutes les facettes de son profil atypique.
Enfin, il s’engage régulièrement sur les thèmes de la parité, de la lutte contre les discriminations, des risques psychosociaux et de l’amélioration du management.