Article mis à jour le 19/02/2024
Mis sur le devant de la scène depuis seulement une dizaine d’années, les risques psychosociaux (RPS) occupent aujourd’hui une place importante dans le quotidien des entreprises. Les tensions générées par l’intensification constante des sollicitations au travail entraînent de surcroît l’apparition de troubles musculo-squelettiques (TMS). Les TMS étant parfois considérées comme des manifestations du stress au travail et entrant dans le périmètre des RPS.
Les TMS, première cause de maladie professionnelle
80% des maladies professionnelles sont diagnostiquées en tant que TMS. Ces pathologies affectant les muscles, les tendons et les nerfs peuvent toucher les salariés de tous les secteurs d’activités. Aussi bien les ouvriers travaillant sur les chaines d’assemblage que les employés de bureau, à longueur de journées devant l’écran de leur ordinateur. À l’origine de cette pathologie on décèle un travail répétitif qui entraîne une usure de l’articulation. Dans les cas les plus avancés, les TMS peuvent aboutir à une incapacité partielle ou totale de travailler. Les TMS résultent en outre d’une inadéquation entre les capacités physiques de l’individu et les contraintes auxquelles il est exposé. On soulignera par ailleurs qu’en fonction du poste occupé par la personne, les symptômes diffèrent. Cela explique que les hommes et les femmes ne soient pas touchés par les mêmes manifestations symptomatologiques. En effet les hommes sont plus souvent victimes de maux de dos, et les femmes de douleurs aux poignets.
Les TMS, une pathologie des émotions ?
Dans une autre perspective, Davezies (2013) met en relation l’alexithymie et les TMS. Cette affection caractérisée par des difficultés à trouver les mots appropriés pour décrire ses émotions pousse l’individu à développer une pensée pratique, orientée vers l’action. Une étude de Rietveld (2007) a ainsi prouvé que des salariés souffrant de TMS montraient un score moyen d’alexithymie significativement plus élevé que les salariés témoins auxquels ils avaient été appariés. À partir de ces résultats, nous pouvons inférer que l’alexithymie peut constituer un facteur de risque de TMS. C’est pourquoi le rôle de l’entreprise dans l’identification des situations et des personnes à risque semble essentiel.
Des TMS aux RPS, il n’y a qu’un pas.
Aujourd’hui, encore 51% des travailleurs considèrent que le stress lié au travail est un problème fréquent, et 4 salariés sur 10 jugent que les problèmes liés au stress ne sont pas correctement pris en charge par leur entreprise. Il semble donc primordial aux yeux de tous de porter un grand intérêt à l’identification des facteurs entrant en jeu dans les TMS, et par extension dans les RPS. Outre l’identification, la prévention semble aussi nécessaire pour pallier ces risques à la fois psychologiques, physiques et sociaux. À ce sujet, la Commission européenne pour la sécurité et la santé au travail a dévoilée le 7 avril dernier sa nouvelle campagne 2014-2015 : « les risques psychosociaux mieux prévenir pour mieux travailler ». L’un des principaux objectifs de cette campagne étant de développer des partenariats avec les organisations patronales et syndicales soucieuses de promouvoir la prévention du stress et des RPS, et ce dans l’ensemble de l’Europe.
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Aurore LEMONNIER
Chargée de communication et marketing (stagiaire) chez SpotPink. Je suis actuellement en Master 1 de Psychologie, Environnement et Menaces Sociales à l’université Paris Descartes. Véritablement attirée par le domaine de la communication, je m’intéresse plus particulièrement à ses applications en psychologie. Je suis passionnée de théâtre et de littérature. En quête perpétuelle de nouvelles expériences, j’aime voyager à travers le monde. Vous pouvez me suivre sur mon compte Twitter : @AuroreLemonnier