Article mis à jour le 03/10/2014
[MAJ du 01/09/2014 : Texte adopté n° 368 – Proposition de loi, adopté, dans les conditions prévues à l’article 45, alinéa 3, de la Constitution, par l’Assemblée nationale, tendant au développement, à l’encadrement des stages et à l’amélioration du statut des stagiaires http://ow.ly/CeAjy]
Avec un recul de l’intégration et du suivi de plusieurs stagiaires ces 2 dernières années, j’ai eu envie par ce billet de partager avec vous mes conseils et informations pratiques qui seront utiles je l’espère tant, aux stagiaires qu’aux employeurs et enfin à moi (dans un souci d’éviter de répéter éternellement la même chose).
Du côté du stagiaire : la recherche de stage
Faire
- Assurer un suivi de votre candidature à toutes les étapes
Dans l’exemple ci-dessous, s’il est agaçant d’avoir perdu un peu de temps pour un stagiaire qui a finalement changé d’avis, cela est tout de même intéressant d’obtenir la confirmation que vous ne pourrez effectivement pas compter sur lui :
- Préparez avec votre tuteur votre intégration et cadrez avec lui préalablement les missions qui vous seront confiées :
Dans l’exemple ci-dessous, cette future stagiaire a spontanément et, par elle-même, tout compris.
Ne pas faire
- Absence de numéro de téléphone sous la signature (Prénom, Nom) de l’email de candidature envoyé :
Erreur classique : 90% des candidats stagiaires pensent sans doute que l’on ne va pas les rappeler et ils en oublient du coup d’indiquer leurs coordonnées !
« Mes coordonnées sont sur mon CV et ma LM qui vous ont été envoyés en PJ de l’email » répondront les plus audacieux. Oui, mais… plus d’un tiers des Français possédant un smartphone, si vous candidatez dans une agence de communication digitale par exemple, vous pouvez partir du principe que votre candidature sera vue dans un premier temps sur un petit écran. J’ai le regret de vous informer que si vous ne mettez votre numéro de téléphone que dans le CV et/ou dans la lettre de motivation joints à votre email, vous divisez au moins par deux les chances que l’on vous appelle ou rappelle. Partez du principe qu’un numéro de téléphone est cliquable en signature d’un email et qu’il ne l’est pas forcément dans un PDF qu’il faut préalablement télécharger et ouvrir.
Bref, pensez à faciliter la tâche du recruteur dont le temps est au moins aussi précieux que le votre !
Au minimum signez ainsi :
Caro B.
0650862933
Sinon, signez par défaut comme ci-dessous, avec les liens vers vos différents comptes digitaux :
Caro BL – Directrice Conseil M : 06 50 86 29 33 – P : 06 50 26 65 17 – 09 73 13 09 52 Blogs : Comptes Twitter : Groupe Viadeo : http://ht.ly/1EECc
Profil Viadeo : http://ht.ly/3EXJU Groupe Linkedin : http://ow.ly/cegva Profil LinkedIn : http://ht.ly/3yLI0 Page Facebook : http://bit.ly/caDzhM Profil Facebook : http://ht.ly/3yLOq Profil Google+ : http://bit.ly/qft0ns
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- Vous ne cherchez pas à intégrer une personne mais une structure !
Cet email, envoyé par une personne de sexe masculin m’a bien fait rire…
Encore un problème de fusion – publipostage… L’emailing efficace est tout un art qui ne s’improvise pas hein !
- Avant de candidater et de passer 2 entretiens, au minimum, sachez ce que vous voulez faire et ce que vos professeurs attendent de vous !
Tout le monde gagnera du temps. Nan mais allo quoi !
- Les fautes d’orthographe dans vos communiqués :
On n’écrit pas « je m’appel » mais « je m’appelle » surtout si l’on se destine aux métiers de la communication !
- Ne tournez pas en rond !
Si un recruteur vous propose de le contacter par email, faites-le et sans lui envoyer préalablement un email pour connaitre le meilleur horaire ! Appelez, c’est tout et si vous avez sa messagerie, laissez-lui un message, prévenez-le que vous le rappellerez plus tard ! Tentez de le joindre un fois par jour à différents horaires jusqu’à ce que vous parveniez à lui parler directement. Ainsi, vous démontrerez votre motivation et persévérance. Parfois, un seul appel suffit 😉 - Erreur de destinataire :
Fusion et publipostage bien tentés mais le destinataire de ce courrier aurait dû être Caro B…. Dommage…
Du côté de l’entreprise
Bon à savoir / récapitulatif
- Les stages d’une durée de plus de 2 mois sont impérativement rémunérés un minimum de 436.05 €. Vous avez le droit, comme moi, de considérer qu’en dessous d’un niveau Master 1 ou Master 2, le stagiaire n’a pas à être rémunéré et qu’il vous rejoint pour apprendre ce que vous avez à lui transmettre. Evidemment, cela implique de le garder moins de 2 mois.
- En tant qu’employeur, vous n’avez pas l’obligation d’établir un document de type bulletin de paie. En revanche, il peut-être utile de demander au stagiaire de vous adresser un email après chacun de vos versements pour accuser réception de chacun d’eux (conseil : conservez ces traces écrites).
- Les stages d’une durée inférieure peuvent ne pas être rémunérés en revanche, il est indispensable de co-signer de façon tripartite (employeur, stagiaire, école/université/lycée) une convention de stage.
- L’ensemble des pièces pré-citées sont à transmettre à votre expert comptable. Un montant forfaitaire de 100 euros par stagiaire constituera un crédit d’impôt sur les sociétés (à l’heure du bilan de l’exercice en cours ou futur).
Détail des modifications légales récentes
- Le législateur a renforcé, depuis cet été (loi du 22 juillet 2013), l’encadrement des stages en limitant notamment la durée des stages à 6 mois maximum : un étudiant ne peut pas réaliser plus de 6 mois de stage dans la même entreprise. Plus de dérogation possible liée au cursus pluriannuel.
- Ci – après les modifications :
- Stages étudiants : modification après la loi du 22 juillet 2013 sur l’enseignement supérieur et la recherche
La loi n°2013-660 du 22 juillet 2013 relative à l’enseignement supérieur et à la recherche publiée au Journal officiel du 23 juillet 2013 prévoit plusieurs dispositions visant à mieux encadrer le régime des stages.
1) Extension de la législation sur les stages effectués en entreprise à tous ceux réalisés en « milieu professionnel »
- Tout d’abord, le législateur modifie dans le Code de l’éducation l’intitulé de la section relative aux stages.
- Le mot « entreprise » est ainsi remplacé par les mots « milieu professionnel ».
- Selon la nouvelle loi, cela comprend, outre les entreprises, les administrations publiques, les associations et plus généralement tous les organismes d’accueil.
- En conséquence, la gratification du stagiaire, déjà obligatoire pour les stages en entreprise de plus de deux mois, l’est désormais aussi pour les stages dans le secteur public ainsi que ceux dans le milieu associatif.
2) Une définition précise du stage
- Ensuite, le stage professionnel est précisément défini, comme étant « une période temporaire de mise en situation en milieu professionnel au cours de laquelle l’étudiant acquiert des compétences professionnelles qui mettent en œuvre les acquis de sa formation en vue de l’obtention d’un diplôme ou d’une certification ».
- La loi rappelle que les stages ne peuvent avoir pour objet l’exécution d’une tâche régulière correspondant à un poste de travail permanent de l’organisme d’accueil.
- La loi ajoute que « le stagiaire se voit confier une ou des missions conformes au projet pédagogique défini par son établissement d’enseignement et approuvées par l’organisme d’accueil ».
- Un décret doit fixer le volume pédagogique minimal de formation ainsi que les modalités d’encadrement du stage par l’établissement d’origine et l’organisme d’accueil.
3) La nécessité d’une convention tripartite
- La nouvelle loi confirme la nécessité d’une convention tripartite pour les stages étudiants.
- Les modalités de cette convention seront précisées dans un décret à venir.
- Celui-ci devrait en principe reprendre tout ou partie des dispositions antérieures du décret n°2010-956 du 25 août 2010 modifiant le décret n°2006-1093 du 29 août 2006.
4) La durée des stages
- La nouvelle loi confirme aussi la durée maximale de 6 mois fixée par la loi Cherpion du 28 juillet 2011.
- Elle ajoute également que des dérogations seront possibles, pour certaines formations précisées par un décret là encore à venir, compte tenu des spécificités des professions nécessitant une durée de pratique supérieure, auxquelles préparent ces formations.
5) La gratification obligatoire étendue à tous les stages réalisés en « milieu professionnel »
Comme indiqué, conséquence de l’extension de la législation sur les stages à tous ceux réalisés en milieu professionnel, le principe d’une gratification obligatoire est étendu aux stages réalisés au sein d’une administration publique, d’une assemblée parlementaire, d’une assemblée consultative, d’une association ou au sein de tout autre organisme d’accueil, et ce dès lors que le stage est d’une durée supérieure à deux mois, consécutifs ou non au cours d’une même année scolaire ou universitaire.
6) Le document d’évaluation de l’entreprise
Enfin, dernière nouveauté : à la fin du stage, le stagiaire devra transmettre à son établissement d’enseignement un document dans lequel il évalue la qualité de l’accueil dont il a bénéficié au sein de l’entreprise, encore que ce document n’est selon la nouvelle loi pas pris en compte dans l’évaluation de l’élève ou dans l’obtention de son diplôme.